L'éducation inclusive, une évolution positive
Article paru en 2015, mis à jour : février 2022
L’éducation est un facteur fondamental dans le combat contre la pauvreté et un droit universel. Elle a été spécifiquement réaffirmée dans la Déclaration Mondiale sur l’Education pour Tous. L’éducation inclusive s’efforce de développer pleinement le potentiel de chaque individu. Le but ultime de ce type d’éducation est d’en finir avec toute forme de discrimination et de favoriser la cohésion sociale.
L’éducation inclusive est une méthode très efficace pour gérer des classes dans lesquelles les enfants valides et handicapés travaillent ensemble. Elle découle de l’éducation spécifique et de l’éducation intégratrice, comme une évolution de ces dernières. De nombreux résultats positifs ont été observés, notamment au Mozambique. Douleurs Sans Frontières (DSF) a introduit et renforcé les mécanismes d’éducation inclusive dans la province de Gaza, en partenariat avec le Centre des Ressources en Education Inclusive (CREI) de la Zone Sud du pays. Ce défi a nécessité la formation des professionnels de l’enfance et la coordination interactive entre acteurs de l’éducation, de la santé, du secteur social et communautaire. On remarque que l’inclusion des enfants porteurs de handicaps divers est une priorité du CREI dans l’ensemble de ses activités. Ce Centre a eu l’opportunité en partenariat avec DSF, de monter un schéma d’assistance technique auprès des professeurs des écoles et a amélioré son offre d’activités inclusives aux enfants ayant des nécessités éducatives spéciales.
Au niveau des 26 écoles inclusives pilotes impliquées dans l’action coordonnée par DSF, on a observé une amélioration des connaissances des enseignants sur les techniques de l’éducation inclusive, le handicap, les différentes pathologie set les difficultés d’apprentissage. Dans toutes les écoles, l’importance de développer un travail de proximité avec les parents d’élèves est valorisée.
Les enseignants ont pu améliorer :
- leur initiative pour développer des ressources adaptées
- leur possibilité à solliciter un appui technique et référencer leurs enfants pour une prise en charge adéquate
- leur capacité de réplication des thèmes appris lors des sessions de formation
Il a clairement été constaté et documenté que les enfants handicapés, qui bénéficient des enseignements dispensés par les encadreurs formés à l’éducation inclusive progressent mieux. Les enfants se montrent plus intéressés par l’école et apprennent facilement avec le matériel localement adapté et ludique. Les enfants ayant des nécessités éducatives spéciales (NES) comme les enfants en situation de handicap (ESH), se sentent mieux intégrés dans le milieu scolaire et dans la communauté. On observe des améliorations dans leurs capacités d’apprentissage et dans leur relation avec leurs camarades, enseignants et famille. Les responsables des écoles et les enseignants ont compris que les parents représentent des acteurs fondamentaux dans le processus d’apprentissage des enfants. Les parents d’enfants handicapés sont satisfaits de l’accompagnement personnalisé dont bénéficient leurs enfants.
Au sein de la communauté, les résultats des formations et des actions de sensibilisation ont éloigné les préconcepts et la stigmatisation. On observe des changements de comportement face au handicap, de la part des membres de l’ensemble de la communauté (enfants, enseignants, parents, familles, etc). Ainsi, l’éducation inclusive construit, à terme, une société inclusive. Les bonnes pratiques identifiées et répertoriées par DSF et ses partenaires ont été partagées dans les plateformes et autres espaces de discussion, contribuant ainsi à l’évolution de la pratique de l’éducation inclusive au Mozambique. Un manuel d’appui à l’éducation inclusive et d’autres matériels produits par DSF et ses partenaires concourent aussi à cet effet.
Par ailleurs, Douleurs Sans Frontières a développé depuis plus de 10 ans, un vaste programme de prévention et de soins de la souffrance psychique des jeunes enfants et de leur famille, appelé ADBB en Arménie. Cela rejoint le programme adopté par la République d’Arménie qui prend en charge des personnes aux besoins spécifiques, dans des écoles dites inclusives.
Le programme ADBB consiste en la création d’un accueil parents-enfants, des interventions dans les jardins d’enfants et un travail sur la psychomotricité et les pratiques de réseau. C’est dans ce contexte, à la demande des autorités arméniennes de la région de Lori, que DSF réalise un programme de formation théorique et pratique auprès des équipes des écoles inclusives, mais aussi des professionnels de santé et des étudiants en psychologie et en pédagogie. Les formations, quand elles ont lieu, sont assurées par des professionnels hautement spécialisés (Mme Isabelle Tanet-Mory, orthophoniste et pédagogue), au cours de missions courtes et répétées, permettant la formation, l’accompagnement et le suivi.
Douleurs Sans Frontières a pu mettre en place différentes actions :
- formations théoriques : étude des particularités cognitives et psychodynamiques des TEDS, TSA, ASPERGER, et plus largement les troubles de l’intersubjectivité
- mise en pratique à l’aide des outils spécifiques adaptés :
- outils pour l’évaluation diagnostique, traduction en arménien d’échelles : CHAT (18 mois), CARS (à partir de 3 ans) et l’échelle australienne de repérage du syndrome d’Asperger
- outils pour les prises en charge : environnement structuré, supports visuels de communication réceptive et expressive (PEC : picture exchange communication système)